Le ministère français des Affaires étrangères s'inquiète de la construction d'un troisième site nucléaire iranien annoncée pour 2011, a déclaré lundi à Paris sa porte-parole adjointe Christine Fages.
"Cette déclaration ne fait qu'aggraver les profondes inquiétudes de la communauté internationale à l'endroit du programme nucléaire iranien", a annoncé Mme Fages lors d'une conférence de presse.
L'annonce de la construction d'un troisième site d'enrichissement en Iran a été faite lundi par Ali Akbar Salehi, chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique.
Mme Fages rappelle à ce propos que "le programme d'enrichissement n'a aucun débouché civil identifiable", le combustible de la seule centrale iranienne de Bouchehr étant fourni par la Russie.
La France a auparavant salué la livraison de combustible à la centrale de Bouchehr par la Russie comme "une raison supplémentaire pour l'Iran de cesser ses activités nucléaires dangereuses".
Plusieurs pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil mené, selon Téhéran, à des fins pacifiques. Le Conseil de sécurité de l'ONU a déjà adopté plusieurs résolutions sanctionnant l'Iran pour son refus d'établir un moratoire sur l'enrichissement d'uranium dont la plus récente remonte au 9 juin 2010.
La centrale nucléaire de Bouchehr, construite par les spécialistes russes, sera lancée dans les plus brefs délais, a déclaré vendredi dernier Mahmoud Jafari, officiel iranien. Au mois de juillet, le président de l'Agence russe de l'énergie atomique (Rosatom) Sergueï Kirienko, a annoncé que la première étape de lancement de la centrale serait terminée fin août.
