Wikileaks publie des notes confidentielles US sur les dirigeants étrangers - SYNTHESE

© Photo Ilya Pitalev www.wikileaks.org
 www.wikileaks.org - Sputnik Afrique
S'abonner
Dimanche soir, plusieurs journaux occidentaux ont publié des extraits de documents confidentiels de diplomates américains, prétendument empruntées au site à scandales Wikileaks, victime auparavant d'une attaque de hackers et depuis inaccessible.

Dimanche soir, plusieurs journaux occidentaux ont publié des extraits de documents confidentiels de diplomates américains, prétendument empruntées au site à scandales Wikileaks, victime auparavant d'une attaque de hackers et depuis inaccessible.

Auparavant, le site Wikileaks était spécialisé dans les fuites d’information sur les opérations militaires américaines en Afghanistan et en Irak. Cependant, par la suite le site a élargi le champ de ses compétences et s’est intéressé à l'opinion des Etats-Unis à l’égard des gouvernements étrangers, y compris de certains chefs d’Etat européens.

Les étiquettes peu flatteuses accrochées aux chefs d’Etat

Peu avant la nouvelle publication, l’administration du site Wikileaks a déclaré son intention de rendre publique une correspondance confidentielle (des Etats-Unis) avec les gouvernements étrangers, susceptible de porter préjudice à la confiance envers Etats-Unis en tant que partenaire diplomatique, car elle contient des expressions peu flatteuses, voire impitoyables, à l’égard des chefs d’Etat européens.

Comme le fait remarquer l’Agence France Presse (AFP), de toute évidence, les collaborateurs des ambassades américaines recourent à l’art de la discussion diplomatique subtile, où les piques sont masquées par les omissions et des non-dits, seulement lors des pourparlers officiels. Or, entre eux ils préfèrent ne pas prendre de gants. L’AFP cite une sélection des déclarations les plus ‘’ corsées ‘’ parues dans le journal américain New York Times, le journal britannique The Guardian et l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Le premier ministre italien Silvio Berlusconi a eu moins de "chance" que les autres. Selon les diplomates américains, c'est une personnalité "politiquement et physiquement faible", épuisé de plus par ses appétences sexuelles démesurées. Parmi d’autres caractéristiques à l’égard du premier ministre italien, on trouve "irresponsable", "narcissique" et leader parfaitement "inefficace". Silvio Berlusconi a pris les accusations de Wikileaks avec ironie, en déclarant qu’il avait "bien ri" en lisant la presse.

"La sentence ‘’ frappant le président français Nicolas Sarkozy était plus indulgente. Il a été qualifié par les collaborateurs de l’ambassade américaine de personne ‘’ autoritaire et susceptible ‘’, qui se montre grossier dans ses rapports avec ses collègues.

La caractéristique la plus "douce" est pour la chancelière allemande Angela Merkel qui, selon un télégramme, "marche sur des œufs", "fait rarement preuve d’imagination" et est relativement "arrogante".

Si les qualificatifs affublant les chefs d’Etat européens peuvent encore être considérées comme des "boutades amicales", les déclarations à l’égard des présidents d’autres pays, avec lesquels les Etats-Unis n’entretiennent pas de relations amicales, sont très vulgaires. Ainsi, dans l’un des documents, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est comparé à Adolf Hitler. On fait également référence aux dirigeants russes, le président Dmitri Medvedev et le premier ministre Vladimir Poutine, comparés aux héros de bandes dessinées Robin et Batman.

Les Américains espionnent Ban Ki-moon

Il y a plus d’un an, les services de renseignement américains ont lancé une campagne d'espionnage des dirigeants de l’ONU, y compris le Secrétaire général de l’Organisation Ban Ki-moon. Les matériaux publiés comportent notamment une directive secrète datant de juillet 2009 et signée par la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Conformément à ce document, les diplomates américains devaient obtenir des informations sur les moyens de communication, y compris les mots de passe et les clés personnelles d’accès, utilisées par les fonctionnaires de l’ONU dans leur correspondance officielle, ainsi que de surveiller la manière de Ban Ki-moon de prendre des décisions et d’évaluer son influence au sein du secrétariat.

Selon les médias, Washington a également exigé les numéros des cartes de crédit, les adresses électroniques, les numéros de téléphone et de fax utilisés par les fonctionnaires de l’ONU, et a demandé des informations biographiques et biométriques sur les représentants permanents de Russie, de Chine, de France et de Grande-Bretagne au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Selon le New York Times, la directive secrète était adressée aux délégations américaines auprès des sièges de l’ONU, ainsi qu’aux ambassades et aux consulats américains dans 33 pays, dont certains se situent à Moscou, à Londres et à Paris.

L’Iran s’est procuré des missiles qui atteindront l’Europe

L’Iran a acheté à la Corée du Nord plusieurs missiles modernes copiés sur le modèle russe, dont la portée permettrait à la République islamique de frapper les capitales de l’Europe occidentale et Moscou.

Selon un télégramme du 24 février 2010, l’Iran a acheté à la Corée du Nord 19 missiles R-27, dont la puissance dépasse considérablement celle qui est officiellement reconnue par Washington.

Les médias font remarquer qu’auparavant les experts supposaient que certaines composantes de tels missiles auraient pu se retrouver en Iran. Cependant, l’information concernant la présence des missiles dans leur intégralité dans le pays a été une surprise.

Washington condamne

La Maison Blanche condamne la publication non-autorisée des documents de service et la révélation des informations mettant en danger les droits et la vie des personnes mentionnées dans les documents publiés.

"Nous condamnons fermement la publication non-autorisée des documents de service et la révélation des informations sensibles pour la sécurité nationale… Cette publication met en danger nos diplomates, agents et personnes dans le monde entier qui s’adressent aux Etats-Unis pour bénéficier de l’aide pour le développement de la démocratie et des standards d’un gouvernement ouvert. Ces documents pourraient également comporter des noms des personnes qui travaillent dans les conditions d’un régime répressif et tentent de créer une société plus ouvert et plus libre"’, déclare la Maison Blanche.

Fin juillet, le site Wikileaks a publié la première sélection de documents de service qui concernent tous les aspects des opérations menées par les alliés en Afghanistan de janvier 2004 à décembre 2009. La sélection inclut plusieurs dizaines de milliers de documents secrets. Elle a été basée sur les rapports des commandants américains de divers grades concernant les opérations, comportant des détails sur les actions militaires et une description détaillée de leurs conséquences.

Depuis le début les Etats-Unis ont fermement condamné les actions de Wikileaks et ont exigé la restitution de tous les documents qui n’ont pas encore été publiés.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала