Ni les services secrets, ni les ministères de la Défense et de l'Intérieur ne participent à la prise de décisions politiques importantes, a indiqué l'ambassadeur des Etats-Unis à Moscou, John Beyrle, dans ses dépêches diplomatiques dévoilées par WikiLeaks et publiées mardi par le Washington Post.
Selon le journal, le diplomate a fait part de cette conclusion au directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI), Robert Mueller, le 5 novembre 2009, peu avant la visite de ce dernier à Moscou et sa rencontre avec les responsables des services de sécurité russes.
"Aucune de ces structures ne fait partie des milieux proches du Kremlin habilités à prendre des décisions politiques", a indiqué M. Beyrle cité par le Washington Post.
L'ambassadeur a par ailleurs constaté que le Service du renseignement extérieur (SVR), le Service fédéral de sécurité (FSB) et le ministère de l'Intérieur concevaient les relations russo-américaines "en termes de guerre froide et considéraient les démarches des Etats-Unis et de leurs alliés comme une tentative de déstabiliser le pays".
Le diplomate a également indiqué au directeur du FBI que les services de sécurité russes "utilisaient le système judiciaire du pays pour réprimer les opposants au pouvoir en place".
Il a enfin fait savoir que les services secrets russes "surveillaient activement" les Américains vivant en Russie, avaient tenté à plusieurs reprises "d'étouffer les programmes humanitaires réalisés par Washington dans le Caucase du Nord" et avaient "fabriqué des accusations" contre des ONG occidentales.
La semaine dernière, le site WikiLeaks, spécialisé jusqu'alors dans la publication de documents secrets sur les opérations militaires des Etats-Unis en Afghanistan et en Irak, a de nouveau déclenché un tollé international en diffusant des documents confidentiels de la diplomatie américaine.
