Le premier ministre kosovar Hashim Thaçi pourrait être accusé de crimes contre l'humanité si l'information du Conseil de l'Europe sur sa participation au trafic d'héroïne, d'êtres humains et d'organes humains se confirme, a indiqué mercredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
"Nous sommes très alarmés par l'information qui ressort du rapport (de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, ndlr)", a déclaré M.Lavrov à l'issue d'un entretien avec son homologue serbe Vuk Jeremic, en visite à Moscou.
Et de rappeler que les informations concernant l'implication du responsable kosovar dans le trafic d'organes humains ne dataient pas d'hier.
"Je vois maintenant qu'une enquête professionnelle a été effectuée. Ce rapport ne doit en aucun cas être passé sous silence", a souligné M.Lavrov.
Il a rappelé que "dans l'histoire récente, il y avait eu des tentatives de taire des rapports d'enquête sur tel ou tel événement dans les Balkans".
Le ministre russe a insisté sur la diffusion la plus large possible de ce document.
Hashim Thaçi figure parmi les fondateurs de l'UCK (Armée de libération du Kosovo) qui luttait en 1998-1999 pour l'indépendance de la province serbe vis-à-vis de Belgrade. Il se trouvait aussi à la tête du groupe criminel de Drenica, formation dominante au sein de l'UCK.
Les autorités kosovares ont déjà qualifié le rapport d'infondé et diffamatoire.
Le Parti démocratique du Kosovo (PDK) de Thaçi est sortie vainqueur des élections législatives de dimanche dernier.
