Le nouveau chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a présenté mardi ses priorités après les bouleversements dans le monde arabe, en évoquant le renforcement de la présence en Afrique et de la défense européenne, ainsi que des partenariats avec la Russie, la Chine et le Brésil.
"Nous allons avoir fort à faire… Ce qui se passe aujourd'hui au sud de la Méditerranée change complètement la donne. Nous avons besoin d'y réfléchir", a déclaré M.Juppé qui a retrouvé ses fonctions au Quai d'Orsay, ministère qu'il avait déjà dirigée de 1993 à 1995.
M.Juppé remplace à ce poste Michèle Alliot-Marie, écartée après trois mois d'une longue polémique sur ses vacances de fin d'année en Tunisie alors que la "révolution de jasmin" avait commencé dans ce pays.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères juge notamment nécessaire de relancer l'Union pour la Méditerranée (UPM), forum de coopération entre l'UE et les pays du Maghreb et du Proche-Orient. C'était le grand projet du début de mandat de Nicolas Sarkozy, "initiative" qualifiée de prémonitoire par M.Juppé.
"Ce serait pour nous une faute stratégique que de relâcher notre présence sur ce continent avec lequel tant de liens ont été construits au fil de l'histoire", a-t-il averti.
Il a également insisté sur le renforcement de l'intégration de l'Union européenne, notamment en matière de sécurité et de défense, et appelé au développement du partenariat avec les pays émergents, notamment la Chine, la Russie et le Brésil.
