Un accord engageant la Russie et l'OTAN à ne pas utiliser leurs futurs boucliers antimissiles (ABM) l'un contre l'autre pourrait constituer la base de leur coopération en matière de défense stratégique, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans une interview à la radio Echo de Moscou.
"Vu le fait que le bouclier otanien (…) est en cours de conception sur la base du système de défense antimissile américain et que ce bouclier sera nécessairement mis en place (…) nous invitons l'Alliance atlantique à nous donner des garanties juridiques qu'il ne sera pas utilisé contre nous. En ce qui nous concerne, nous garantirons évidemment que notre système ABM ne sera pas dirigé contre l'OTAN", a-t-il affirmé.
Selon le ministre, Moscou cherche à signer avec l'OTAN un accord selon lequel l'Alliance protégerait le territoire de ses membres et la Russie son propre territoire.
L'Alliance atlantique insiste sur la mise en place de deux systèmes indépendants, mais coordonnés de défense antimissile: l'un russe, l'autre otanien. Moscou propose pour sa part de créer un système indivisible intégrant les dispositifs des deux parties.
"Quand ils (l'OTAN) nous disent que leur bouclier n'est pas dirigé contre nous, nous croyons vraiment que M. Obama n'a aucune intention de nous agresser, ni d'utiliser le système ABM pour se protéger contre notre riposte. Nous croyons également que l'OTAN partage le même point de vue. Cependant, ce qui compte en l'occurrence, ce ne sont pas les intentions, mais le potentiel dont les parties disposent ", a souligné le chef de la diplomatie russe.
C'est la raison pour laquelle Moscou propose à l'OTAN de conclure un accord engageant les parties à ne pas utiliser leurs boucliers antimissiles l'une contre l'autre, a conclu le ministre russe des Affaires étrangères.
