La Russie exhorte l'Union européenne à plus d'indépendance dans la destruction des semences de pavot à opium en Afghanistan, a annoncé mercredi à RIA Novosti le directeur de l'Institut de recherches politiques, le député Sergueï Markov.
"Nous devons détruire ces semences. Et nous voudrions inviter nos collègues européens à être plus indépendants en la matière", a indiqué le parlementaire qui présentera mercredi à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (PACE) un rapport sur le trafic de drogues afghanes.
La Russie insiste sur l'élimination totale des semences de pavot à opium en Afghanistan. Toutefois, les forces de l'Otan stationnées dans le pays refusent d'imposer une telle mesure, craignant qu'elle pousse les paysans afghans dans le camp de talibans.
M.Markov a souligné que le nombre de victimes de la drogue afghane en Europe était près d'une mille fois supérieur à celui des soldats européens tués en Afghanistan. Il a également remarqué que le pavot à opium devait être remplacé par d'autres cultures, susceptibles d'être exportées vers l'UE.
Le responsable a aussi évoqué le problème du transit des stupéfiants via la frontière tadjiko-afghane. Selon le parlementaire, ce problème pourrait être résolu grâce aux efforts communs de la Russie et de l'UE.
L'Afghanistan est le premier producteur de drogues du monde, fournissant plus de 80% du montant mondial d'opiacés sur le marché noir. Selon le Service fédéral russe pour le contrôle des stupéfiants, le pays produit près de 150 milliards de doses d'héroïne et 30 milliards de doses de haschisch par an.
La Russie consomme 21% de l'héroïne mondiale, ce qui fait d'elle l'un des principaux marchés pour ce stupéfiant, qui fait entre 30 et 40.000 morts par an. Le nombre total d'usagers d'opiacés, qui constituent 90% des toxicomanes en Russie, est estimé à 1,68 millions.
