La Libye serait-elle à l’origine d’un schisme au sein du tandem russe?

© RIA Novosti . Dmitriy Astakhov / Accéder à la base multimédiaLe président russe Dmitri Medvedev
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Le président russe Dmitri Medvedev a remis une nouvelle fois à sa place le premier ministre russe Vladimir Poutine, souvent impitoyable dans ses commentaires sur tous les sujets, écrit mardi le quotidien d'affaires RBC daily.

Le président russe Dmitri Medvedev a remis une nouvelle fois à sa place le premier ministre russe Vladimir Poutine, souvent impitoyable dans ses commentaires sur tous les sujets, écrit mardi le quotidien d'affaires RBC daily.

Cette fois, le chef de l’Etat n’a pas apprécié la comparaison des bombardements en Libye par la coalition sous l’égide des Etats-Unis avec les croisades. Selon Dmitri Medvedev, de tels propos pourraient conduire à un "choc des civilisations." Toutefois, les experts n’ont pas noté de différends sérieux au sein du tandem formé par le premier ministre et le président russe derrière les remarques du président.

"Ce n’est rien qu’un conflit d'émotions fortes du type "que font encore ces Américains" avec la compréhension des réalités de la politique étrangère, estime Alexeï Makarkine, vice-président du Centre de technologies politiques. Le président russe a fait preuve d’une approche moins émotionnelle, mais cela ne signifie pas que la décision de ne pas imposer le veto à la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies avait été prise sans le premier ministre. Vladimir Poutine n’a certainement pas tenté de s’opposer aux frappes aériennes contre la Libye de la part de la Russie, mais a exprimé par la suite son avis personnel à ce sujet."

Le président du Fonds de la politique efficace, Gleb Pavlovsky, rejoint cet avis. Selon lui, la déclaration du premier ministre est "tout à fait naturelle", car l’ingérence de l’Occident dans le conflit libyen est de type "archaïque et colonial." Dmitri Medvedev, affirme le politologue, "promeut son ordre du jour qui prévoit l’union avec l’Occident sans participer à leurs guerres", et Vladimir Poutine soutient également cette position.

Par ailleurs, l’Afrique était présente hier dans la politique intérieure de la Russie non seulement dans les discours, mais également dans les décisions concernant les cadres. Le chef de l’Etat a nommé le président de la Commission pour les affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) Mikhaïl Marguelov au poste de représentant spécial du président russe pour la coopération avec les pays d’Afrique.

En commentant sa nomination, le sénateur a déclaré qu’il avait l’intention de se concentrer sur les problèmes de la coopération économique. Selon lui, des dizaines de milliers d’Africains parlent le russe, sont titulaires de diplômes russes et beaucoup de ces personnes sont actuellement à la barre dans leurs pays. "Ce capital humain n’est pas utilisé aujourd’hui, et l’une de mes tâches est de corriger cette erreur", a déclaré le nouveau représentant spécial du président russe pour l’Afrique.


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