Libye: les rebelles reculent devant l’armée de Kadhafi – SYNTHESE

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La rapide progression des rebelles libyens à l’ouest du pays, effectuée lundi avec le soutien des forces aériennes de la coalition internationale, a fait place au milieu de la semaine à une retraite paniquée vers les positions de départ, à l’est de la Libye, selon les médias internationaux.

La rapide progression des rebelles libyens à l’ouest du pays, effectuée lundi avec le soutien des forces aériennes de la coalition internationale, a fait place au milieu de la semaine à une retraite paniquée vers les positions de départ, à l’est de la Libye, selon les médias internationaux.

Dès mardi, l’armée du colonel Kadhafi a déclenché une offensive à grande échelle en faisant reculer les rebelles sous un feu nourri d’artillerie. AP a annoncé mercredi que les rebelles libyens avaient abandonné les villes de Ben Jaouad, de Marsa El Brega et de Ras Lanouf, prises précédemment. Or, deux jours auparavant les rebelles annonçaient avec enthousiasme la prise de la ville natale de Kadhafi, Syrte, et leur progression dans la direction de Tripoli, la capitale du pays.

L’incapacité manifeste des révolutionnaires à renverser le régime de Kadhafi par leurs propres moyens, confronte la coalition occidentale à la nécessité de faire le choix entre deux options, à savoir continuer l’opération qui est déjà fortement controversée sous sa forme actuelle, ou élargir les buts de la guerre en cessant de se limiter à la protection de la population civile.

La nuit dernière, l’aviation de la coalition a fortement baissé l’intensité de ses opérations dans l’espace aérien de la Libye. Le jour précédant, en se retirant de Ben Jaouad sous le feu nourri de l’armée de Kadhafi, les rebelles appelaient l’Occident à les aider par des frappes aériennes, mais les avions occidentaux n’ont pas fait leur apparition dans le ciel libyen. Selon les agences d’informations, les rebelles désespérés se sont mis à clamer "Où es-tu, Sarkozy?" en invoquant le président français, l’un des initiateurs de l’opération.

A l’ouest de la Libye, la situation demeure compliquée autour de la ville de Misurata, située à proximité de Tripoli. Les forces gouvernementales libyennes l’assiègent depuis dix jours et la soumettent régulièrement à des bombardements d’artillerie. Selon les représentants de l’opposition, 124 civils ont été tués lors de ces combats. Même les efforts de l'US Navy, qui avait mis hors service trois vedettes de la garde côtière libyenne, n’ont pas suffi pour protéger la population.

Le poste émetteur de l’opposition diffuse des appels à la population locale à rejoindre l’insurrection contre le régime libyen. "Misurata est en danger", a déclaré à l'AFP le porte-parole des rebelles. "Le bain de sang qui a pu être évité à Benghazi grâce à l’intervention des forces de la coalition, aura lieu à Misurata", estime-t-il.

Dans le contexte de ces événements, qui pourraient conduire à l’enlisement de la mission de la coalition, les hauts responsables de 40 pays membres de l’OTAN, de l’ONU et de la Ligue des Etats arabes ont pris part à la conférence de Londres dont l’objectif est d’aider la Libye à bâtir un avenir sans Kadhafi. Toutefois, aucune décision efficace n’a été prise, par ailleurs les participants étaient divisés sur la question de savoir s’il faut ou non armer l’opposition libyenne en dépit de l’embargo sur les fournitures d’armes frappant  la Libye.

Le premier ministre britannique David Cameron et le président français Nicolas Sarkozy, principaux initiateurs de l’opération, ont appelé les partisans de Kadhafi à "profiter de la dernière possibilité" d’abandonner le dictateur et de rejoindre ceux qui "aspirent à des réformes politiques." AP fait remarquer que cet appel pourrait être interprété comme l’espoir de voir se produire une "révolution de palais" à Tripoli.

Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangères, a tenté de promouvoir un plan de changement pacifique de régime en Libye prévoyant un cessez-le-feu, l’expulsion de Kadhafi et les négociations concernant l’avenir du pays menées par les chefs des tribus les plus influentes et les chefs de fil de l’opposition libyenne. Le ministre italien a fait remarquer dans ce contexte que l’Occident était prêt à garantir la sécurité de Kadhafi et de sa famille lors de leur départ de Libye, mais que les pays occidentaux ne le protégeraient pas contre les éventuelles poursuites engagées par la Cour pénale internationale.

Le porte-parole de l’administration américaine a déclaré que la Maison Blanche se préparait à envoyer en Libye son émissaire afin de rencontrer les chefs de l’opposition libyenne ainsi que les rebelles. Plus tard, Barack Obama a annoncé que les Etats-Unis "[continueraient] à augmenter la pression diplomatique et politique" sur Kadhafi afin que ce dernier "prenne à un moment donné la décision de renoncer son poste." Toutefois, le président américain estime qu’il serait prématuré d’entamer des pourparlers officiels avec le leader libyen.

D’autre part, rien n’indique que Mouammar Kadhafi est sur le point de fuir la Libye. Au contraire, dans toutes ses interventions publiques il se déclare prêt à "se battre jusqu'au bout pour la victoire."

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