L'opération militaire en Libye sème la discorde au sein de l'Otan, à tel point que les ambassadeurs français et allemand ont quitté une réunion du Conseil de l'Atlantique nord après une remarque critique du secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen.
"Les alliés auront traversé des turbulences d'une rare intensité, dont la sortie fracassante des ambassadeurs d'Allemagne et de France d'une réunion du Conseil de l'Atlantique nord (CAN) n'aura été que l'épisode le plus notable", indique un commentaire mis en ligne sur le site de la Radio-Télévision belge francophone (RTBF).
Selon la RTBF, les deux diplomates ont protesté de la sorte contre des "propos jugés peu amènes" du secrétaire général de l'Otan. Les auteurs de l'article se sont gardés de les rapporter.
Et bien que M. Rasmussen ait "présenté ses excuses le lendemain", ses relations avec les responsables français sont néanmoins restées gravement compromises.
Le 27 mars, le Conseil de l'Otan a décidé de transmettre à l'Alliance le commandement de l'opération militaire en Libye baptisée, comme par plaisanterie, "Protecteur unifié" (Unified protector). Dès le départ, Paris s'est opposé à l'idée de confier la direction de l'opération à l'Alliance, proposant aux alliés de créer une structure politique spéciale comprenant les pays de l'Otan engagés aux côtés des rebelles et des Etats de la Ligue arabe et de l'Union africaine. L'Allemagne a refusé de prendre part aux raids aériens contre les troupes du colonel Kadhafi.
L'existence des sentiments anti-français chez les alliés persuadés que Paris veut "marginaliser" l'Alliance a été confirmée à RIA Novosti par une source au sein de la mission diplomatique d'un pays partenaire de l'Otan.
"L'atmosphère au sein de l'Alliance atlantique reste effectivement tendue. La France est mécontente d'avoir été obligée de transmettre le commandement de l'opération à l'Otan, comme le souhaitaient les Américains et les Turcs".
