Le ministère syrien de l'Enseignement a levé l'interdiction du port du voile intégral par les institutrices des écoles publiques, lit-on mercredi dans le quotidien national Tichrine.
Quelque 1.200 enseignantes portant le niqab, ce voile qui ne laisse apparaître que les yeux, se sont vues contraintes d'abandonner l'enseignement en juillet 2010.
Le retour du voile intégral dans les écoles publiques est une nouvelle concession des autorités de la Syrie laïque à la majorité islamique du pays.
"Les autorités syriennes ont positivement répondu à la plupart des demandes formulées par les dirigeants religieux islamiques", s'est félicité un dignitaire religieux syrien, le cheikh Saïd Ramadan al-Bouti.
Il a par ailleurs espéré que les réformes annoncées la semaine dernière par le gouvernement seraient mises en œuvre et que la Syrie connaîtrait bientôt "l'essor de la liberté".
Initiées le 18 mars dernier dans la ville de Deraa dans sud de la Syrie, les émeutes populaires visant à obtenir des réformes politiques et économiques se sont propagées à plusieurs villes du pays, notamment à Lattaquié (ouest). Des accrochages entre les forces de l'ordre et les manifestants ont fait une cinquantaine de morts.
Pour calmer le mécontentement populaire, les autorités ont annoncé le début des réformes politiques et économiques dans le pays. Elles ont notamment promis d'annuler la loi sur l'état d'urgence, en vigueur depuis 1963, et de mettre en place des mécanismes de lutte efficace contre la corruption. Samedi 26 mars, les responsables syriens ont libéré plus de 260 détenus politiques.
Les événements en Syrie s'inscrivent dans le sillage des révoltes populaires qui secouent les pays arabes depuis quelques mois et ont déjà conduit à la chute du régime en Tunisie et en Egypte et à l'intervention militaire d'envergure en Libye.
