L'OTAN doit garantir que le système de défense antimissile européen ne sera en aucun cas dirigé contre le potentiel stratégique russe, a déclaré jeudi le représentant de la Russie auprès de l'Alliance atlantique, Dmitri Rogozine.
"Nous avons besoin de garanties réelles, pas de rhétorique", a indiqué M.Rogozine à la veille de la prochaine réunion du Conseil Russie-OTAN au niveau des ministres des Affaires étrangères prévue le 15 avril à Berlin.
Selon M.Rogozine, qui préside le groupe interministériel chargé de coopérer avec l'OTAN sur la défense antimissile, la Russie espère parvenir à un accord sur "les conditions concrètes de la mise en place du bouclier antimissile européen, qui l'empêcheraient de viser un des membres du Conseil Russie-OTAN même dans le cas le plus dramatique".
L'administration républicaine de George W. Bush envisageait de déployer en Europe des éléments de son bouclier antimissile pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de Corée du Nord. Il comptait ainsi installer un radar en République tchèque et dix missiles intercepteurs en Pologne.
Se sentant menacé, Moscou avait exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines de rassurer la Russie.
L'idée d'engager la coopération en vue de créer un bouclier antimissile européen a été formulée en novembre 2010 lors du sommet Russie-Otan à Lisbonne. L'Alliance atlantique insiste sur la mise en place de deux systèmes de défense antimissile indépendants mais coordonnés: l'un russe, l'autre otanien. Moscou propose pour sa part de créer un système indivisible intégrant les dispositifs des deux parties.