Bouclier antimissile: la riposte russe, pas un retour à la guerre froide (Moscou)

Les mesures annoncées mercredi par le président Dmitri Medvedev pour contrer le futur bouclier antimissile américain en Europe ne signifient pas le retour à la guerre froide, a déclaré vendredi à Moscou le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov.

"Chaque démarche russe visant à contrer le système de défense antimissile américain sera entreprise au fur et à mesure de l'évolution des événements. A défaut d'actions visant à neutraliser les forces de dissuasion nucléaire russes, aucune mesure de rétorsion militaire et technique ne sera mise en œuvre", a indiqué M. Antonov.

Selon lui, les paroles du président russe sur la dénonciation éventuelle du Traité de réduction des armes stratégiques (Traité START-3) ne signifient pas que Moscou reprendra la course aux armements.

Le vice-ministre a rappelé que le Traité START-3 consacrait le lien indissoluble entre les armements stratégiques offensifs et les armements stratégiques défensifs.

"Ce lien a été reconnu par tout le monde, y compris par les Américains", a-t-il indiqué, soulignant que l'interdépendance entre les deux types d'armements devait se renforcer avec l'évolution des processus de désarmement. 

Pour illustrer la situation qui prévaut actuellement en matière de système défense antimissile, M. Antonov a cité l'exemple de deux guerriers qui se tiennent, l'épée à la main, l'un en face de l'autre.

"Soudain, un des guerriers se retrouve doté d'un bouclier. Par conséquent, sa puissance et ses potentialités augmentent, si bien que l'autre doit soit allonger son épée, soit se pourvoir d'un bouclier analogue", a conclu le vice-ministre russe de la Défense.