L'accès au site internet de l'agence RIA Novosti est bloqué au Tadjikistan, Douchanbe l'explique par des "travaux de maintenance".
"Nous avons reçu une lettre du régulateur des télécoms qui a exigé d'interdire l'accès aux sites internet des agences RIA Novosti et Asia Plus à partir du 1er août", a annoncé à RIA Novosti un fournisseur d'accès à internet tadjik. Plusieurs clients d'autres fournisseurs de services internet du pays ont aussi déclaré que le site de RIA Novosti était inaccessible.
"L'accès aux sites en question a été bloqué pour des travaux de maintenance. Au moins, c'est la raison citée dans la lettre que nous avons reçue du régulateur" qui ne précise pas la date de la fin des travaux, a indiqué le représentant d'un fournisseur d'accès.
"Cela nous porte un préjudice matériel et moral, puisque nous ne pouvons pas respecter nos engagements à l'égard de nos partenaires et ces actions nuisent à notre réputation. Mais ce qui est plus important, le blocage des sites prive la population du pays de son droit constitutionnel à l'information", a indiqué Zebo Tadjibaïeva, directrice exécutive d'Asia Plus.
Le 23 juillet, les autorités avaient déjà bloqué l'accès à Asia Plus, l'un des plus importants portails d'information tadjiks. Mais un jour plus tard, Asia Plus est redevenu accessible pour les Tadjiks. Le 26 juillet, le service des télécommunications auprès du gouvernement tadjik a demandé aux fournisseurs des services internet du pays de bloquer les sites de la chaîne de télévision russe Vesti, des portails d'actualités Lenta.ru, Ferghananews.com, Pamir-vesti.ru et le site de partage de vidéo YouTube, suscitant le mécontentement de l'OSCE. Le site de la chaîne britannique BBC est resté inaccessible pendant deux jours.
Selon des internautes tadjiks, ces décisions ont été prises suite au lancement le 24 juillet d'une opération des forces gouvernementales visant à neutraliser un groupe criminel à Khorog, dans la région autonome du Haut-Badakhchan (est du pays). L'opération a débuté après le meurtre d'un colonel des services spéciaux dans cette région. D'après les informations officielles, les forces gouvernementales ont tué 30 bandits et en ont interpellé 40 autres. Les communiqués officiels font également état de 17 morts et de 40 blessés parmi les militaires tadjiks. Des médias indépendants font en outre état d'une trentaine de morts civiles, alors que les autorités affirment qu'il n'y a pas de morts ni de blessés parmi les civils.
