Les chances d'une entente entre la Russie et l'OTAN sur le déploiement d'un bouclier antimissile en Europe diminuent, a déclaré lundi à Bruxelles le représentant intérimaire de la Russie auprès de l'Alliance Nikolaï Kortchounov.
"Le dossier clé qui déterminera nos rapports dans l'avenir est le bouclier antimissile que l'OTAN déploie en Europe. Nous pouvons toujours parvenir à une entente, mais les chances ne cessent de diminuer", a indiqué M.Kortchounov dans une interview à RIA Novosti.
Moscou a proposé "différentes variantes d'actions communes dans ce domaines", mais pour le moment, "ses partenaires n'ont pas l'air de tenir compte de ses inquiétudes", a ajouté le diplomate. "Ce qui nous manque pour nouer un vrai partenariat stratégique avec l'OTAN, c'est la disposition de nos partenaire du Conseil Russie-OTAN de prendre en considération nos préoccupations et notre position", a noté M.Kortchounov.
Le 20 mai dernier, le secrétaire général de l'Alliance Anders Fogh Rasmussen a annoncé la fin de la première phase de l'implantation du bouclier antimissile de l'OTAN en Europe.
La première des quatre étapes de création du système antimissile prévoit le déploiement des frégates Aegis en Méditerranée et d'un radar ultra-puissant mobile AN/TPY-2 dans l'Anatolie turque. La deuxième étape sera achevée d'ici 2015. Elle permettra d'élaborer et de déployer des missiles intercepteurs plus puissants SM-3. La troisième étape, qui prévoit l'élaboration et le déploiement de missiles intercepteurs modernisés SM-3 (bloc IIA), s'achèvera d'ici 2018. Pendant la quatrième étape, achevée d'ici 2020, l'OTAN envisage de déployer des missiles modernisés SM-3 (bloc IIB) et de porter le nombre des navires dotés de plusieurs centaines de missiles antimissiles à 40.
Ce projet, surtout ses étapes 3 et 4, est vivement critiqué par la Russie, qui le considère comme une menace pour sa sécurité et exige des garanties que celui-ci ne vise pas sa capacité de dissuasion.
