Corruption au sommet de la démocratie (médias)

© RIA Novosti . Mikhail Kutuzov / Accéder à la base multimédiaCorruption au sommet de la démocratie (médias)
Corruption au sommet de la démocratie (médias) - Sputnik Afrique
S'abonner
L'avantage de la démocratie est qu'elle pousse ses leaders à mouiller le maillot : puisqu’il est possible de perdre son pouvoir aux élections, difficile d’enfreindre ouvertement la loi ou distribuer de l'argent et des postes aux copains, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

L'avantage de la démocratie est qu'elle pousse ses leaders à mouiller le maillot : puisqu’il est possible de perdre son pouvoir aux élections, difficile d’enfreindre ouvertement la loi ou distribuer de l'argent et des postes aux copains, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Même les dirigeants des "puissances démocratiques" ne sont pas à l'abri des tribunaux : l'ex-président français Jacques Chirac et l'ex-premier ministre italien Silvio Berlusconi, par exemple, ont été poursuivis pour abus financiers. L'ex-premier ministre Dominique de Villepin et l'ex-chancelier allemand Helmut Kohl ont également failli être condamnés.

Les anciens dictateurs, quant à eux, ne sont pas tant jugés pour des machinations financières que pour leurs meurtres et la répression de leurs adversaires politiques. L'ancien président sud-coréen Roh Tae-woo est probablement le seul à ne pas être concerné par ces accusations – il est à l'origine de la démocratisation du régime autoritaire. D'autres dictateurs ont été exécutés sommairement (Kadhafi) ou après un procès (Ceausescu). Honecker et Jaruzelski ont, pour leur part, été exemptés de procès en raison de leur âge avancé ou parce qu'ils sont partis sans effusion de sang.

La commission qui enquête aujourd’hui sur les activités de Mikhaïl Saakachvili, le président géorgien, est un cas particulier : ce dernier n'a pas quitté la politique, à l'instar de Ioulia Timochenko, condamnée en Ukraine après son passage dans l'opposition, et il demeure à son poste présidentiel. Comme beaucoup de dictateurs ou "semi-dictateurs", il a du céder et autoriser des élections honnêtes sous une double pression : d'en haut, du côté de l'Occident avec lequel il ne peut pas être en trop mauvais termes  et d'en bas, du côté de la société déçue. Cette pression était si forte qu'il a été forcé de reconnaître les élections et s'est transformé en "canard boiteux", presque un an avant la présidentielle.

Les récentes législatives en Géorgie ne signent pas la fin de Saakachvili. Elles marquent seulement le début d'une lutte politique selon des règles de concurrence réelle et le président sortant n'est pas écarté du jeu. C'est pourquoi la nouvelle majorité parlementaire a exigé une enquête sur ses activités – afin de couper les ailes déjà abimées du canard boiteux.

La commission n’éclaircira peut-être pas la mort de Zourab Jvania, ex-premier ministre géorgien. On ignore également jusqu’où seront creusées les affaires de corruption – après tout, l'élite géorgienne ne voudra pas non plus faire chavirer la barque.

 

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала