La Russie est prête à poursuivre les négociations sur la réduction des armes nucléaires, mais à condition que ses préoccupations concernant le système de défense antimissile en Europe (ABM) soient prises en compte, a déclaré jeudi le vice-ministre russe de la Défense Anatoli Antonov.
"De nouvelles négociations sur la réduction des armes nucléaires sont possibles. Mais elles ne pourraient avoir lieu qu'après l'accomplissement des tâches définies dans le traité START et un règlement mutuellement acceptable des problèmes que nous avons soulevés", a affirmé M. Antonov lors d'une conférence internationale sur les armes nucléaires à Moscou.
Selon le vice-ministre, la Russie souhaite que ces négociations se déroulent avec la participation de toutes les puissances nucléaires. Elles ne pourront débuter que si Moscou reçoit des garanties juridiques confirmant que le futur bouclier antimissile en Europe ne sera pas dirigé contre le potentiel stratégique russe.
"Dites, s'il vous plaît, pourquoi la partie américaine insiste sur un accord contraignant s'il s'agit d'interdire la production de matières fissiles à des fins militaires? Pourquoi l'Otan insiste-t-elle sur la signature d'un accord contraignant en matière de contrôle des forces conventionnelles en Europe? Pourquoi s'efforce-t-on de régler les problèmes des armes inhumaines uniquement dans le cadre de traités interétatiques contraignants? Or, lorsque la Russie demande de lui donner des garanties sous la forme d'un document juridique contraignant, cette demande n'est pas considérée comme sérieuse et elle est rejetée au motif que le Congrès des Etats-Unis n'est pas prêt à approuver un tel document", a indiqué M. Antonov.
Selon lui, cette position de Washington atteste que la majeure partie de la société américaine estime que la défense antimissile en Europe sera dirigée contre les forces stratégiques nucléaires russes. Dans ce contexte, la préoccupation de Moscou est parfaitement justifiée, a conclu le vice-ministre russe de la Défense.
