Kosovo: un ex-premier ministre prône des changements d'envergure

L'Alliance pour l'avenir du Kosovo (AAK) présidée par l'ex-premier ministre kosovar Ramush Haradinaj a déclaré qu'après sa sortie de prison, des changements politiques d'envergure auraient lieu dans cette république autoproclamée, ont annoncé les médias kosovars.

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a acquitté jeudi matin M. Haradinaj et deux autres chefs de l'Armée de libération du Kosovo (UÇK) accusés de crimes de guerre commis lors du conflit dans cette province serbe en 1998-1999. Le vice-président de l'AAK Blerim Shala a fait savoir aux journalistes que l'Alliance envisageait d'intégrer le gouvernement kosovar.

"Le Kosovo a besoin de changements importants", a affirmé M. Shala, ajoutant qu'ils devaient commencer par une réforme de la loi électorale.

L'avocat de Ramush Haradinaj, Me Ben Emerson, a pour sa part indiqué jeudi que son client était prêt à "prendre la tête d'un gouvernement qui représenterait les intérêts de tous les Kosovars".

Des milliers d'habitants du Kosovo se sont réunis ce matin au centre de Pristina pour écouter l'arrêt du TPIY qui a relaxé M. Haradinaj. Les responsables kosovars ont également salué cette décision.

Le premier ministre Hashim Thaçi a déclaré à cette occasion que le jugement rendu par le tribunal "était la meilleure preuve du fait que l'UÇK menait une juste lutte pour la liberté".

Les autorités albanaises du Kosovo ont unilatéralement proclamé l'indépendance de cette province serbe le 17 février 2008, après l'échec des négociations sur le statut final du Kosovo. La Serbie ainsi que certaines grandes puissances dont la Russie et la Chine ne reconnaissent pas la souveraineté du Kosovo et considèrent cette région comme faisant partie du territoire serbe.