Pas de troupes d'élites russes pour la Syrie (PAPIER D'ANGLE)

© Sputnik . Vladimir Piyesnya / Accéder à la base multimédiaLe vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov
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Lundi, le ministère russe de la Défense a démenti de nouvelles spéculations diffusées par certains médias, selon lesquelles des navires de guerre russes auraient mis le cap sur la Méditerranée transportant des troupes d'élite et du matériel de guerre destinés à la Syrie.

Lundi, le ministère russe de la Défense a démenti de nouvelles spéculations diffusées par certains médias, selon lesquelles des navires de guerre russes auraient mis le cap sur la Méditerranée transportant des troupes d'élite et du matériel de guerre destinés à la Syrie.

Selon le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, "la Russie n'envoie en Syrie ni unités d'élite, ni spécialistes de lutte antiaérienne, ni armes offensives.
Par ailleurs, lors d’une conférence de presse organisée à RIA Novosti, Anatoli Antonov s'est penché sur les relations entre la Russie et l'Otan et les Etats-Unis en particulier, ainsi que sur le problème afghan, le déploiement du système ABM et la remilitarisation de la Géorgie.

Des troupes russes pour la Syrie ?

La coopération militaire et technique entre Moscou et Damas est dans la ligne de mire des commentateurs depuis l'éclatement du conflit en Syrie. Dans la soirée du 10 octobre, le gouvernement turc a forcé un avion civil syrien effectuant le vol Moscou-Damas de se poser à Ankara. Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'en violation des règles de l'aviation civile, l'appareil syrien transportait des marchandises à vocation militaire.

Commentant ce conflit, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré que l'avion ne transportait aucun matériel de guerre mais des équipements pour des systèmes radar, ce qui n'enfreint aucune convention internationale dans le domaine de l'aviation civile. Selon Sergueï Lavrov, la Russie ne livrait à la Syrie que des armes défensives et honorait son contrat pour la livraison de matériel de défense antiaérienne.

Lundi, certains médias ont déclaré que des navires militaires russes en route pour la Méditerranée transportaient des unités d'élite et du matériel de guerre destinés à la Syrie.

"Aucune décision n'a été prise pour envoyer des troupes d'élites [en Syrie] à bord de navires militaires russes ; c'est une fausse information. La Russie n'a pas non plus dépêché en Syrie des spécialistes de la maintenance de systèmes de défense antiaérienne. Ce sont juste des spéculations de certains médias", a déclaré le vice-ministre russe.

Dans le même temps, il a fait remarquer que la Russie livrait à la Syrie des équipements à vocation militaire en vertu des contrats signés avant le conflit mais qu'elle ne livrait pas d'armes offensives. "Aucune interdiction de livrer des armes défensives à la Syrie n'a été décrétée.
Quant aux armes offensives, la Russie ne lui en fournit pas", a déclaré Anatoli Antonov.

Le chef du Pentagone rencontrera son homologue russe

L'une des déclarations-clés d’Anatoli Antonov concerne l’avenir des relations entre la Russie et les Etats-Unis, ainsi qu’avec l'Otan.
Le vice-ministre russe a rappelé que le 7 décembre, la partie américaine avait initié une conversation téléphonique entre le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, et son homologue américain, Leon Panetta. Au cours de l'entretien, le ministre américain avait invité Sergueï Choïgou à se rendre aux Etats-Unis en visite officielle dès 2013 afin d'examiner les questions relatives au déploiement du système de défense antimissile (ABM) de l'Otan, ainsi qu'à la présence des Etats-Unis en Afghanistan.

"Au début de l'année prochaine, nous déterminerons la date et le lieu de la rencontre entre les deux ministres et l'attention sera, évidemment, portée sur le problème du système ABM", a déclaré Anatoli Antonov.
Il a également remarqué qu'il serait incorrect de passer sous silence les points positifs des relations entre la Russie et les Etats-Unis. A titre d'exemple, il a notamment cité le Traité de réduction des armes stratégiques START-3, dont la mise en œuvre satisfait pleinement la partie russe.

Le fonctionnaire a ajouté que dans le cadre de ce traité, la Russie et les Etats-Unis avaient déjà échangé 64 inspections, dont 34 avaient été menées par des groupes d'inspecteurs russes.

Selon Anatoli Antonov, le ministère russe de la Défense espère qu’au sujet du système ABM, l'Otan appliquera la flexibilité évoquée par le président américain lors de sa campagne électorale. "Je vous assure que personne au ministère [russe] de la Défense n'est intéressé par une confrontation avec les Etats-Unis : nous avons intérêt à développer des relations et une coopération correctes", a souligné Anatoli Antonov.

Le vice-ministre russe a déclaré qu'aujourd'hui, la situation était dans une "impasse", que le processus était au point mort et que "les préoccupations de la Russie [n'étaient] pas prises en compte."

Les perspectives afghanes

Anatoli Antonov a déclaré qu'au cours de leur rencontre, les ministres russe et américain de la Défense se pencheraient sur les conséquences du retrait de la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) opérant en Afghanistan. Ils évoqueront également les raisons de maintenir une présence américaine dans ce pays et la durée de cette dernière, ainsi que la nature de leur mandat et l'intention des Etats-Unis de soumettre cette question au vote du Conseil de sécurité des Nations unies.

"Au cours de leur rencontre, nos deux ministres se saisiront principalement des questions cruciales de stabilité régionale et stratégique et l'Afghanistan fera, naturellement, partie de cette discussion", a précisé Anatoli Antonov.

La remilitarisation géorgienne, source de préoccupations pour la Russie

Le vice-ministre russe de la Défense a déclaré que la Russie était préoccupée par un éventuel réarmement de la Géorgie, même si la dynamique des relations russo-géorgiennes se révélait positive.

"Nous accordons en permanence une attention particulière à la façon d'empêcher une remilitarisation de la Géorgie. Nous soulevons constamment ce thème lors des contacts bilatéraux avec nos partenaires occidentaux, ainsi qu'au cours des réunions pluripartites.
Le ministre [russe] de la Défense et le chef de l'Etat-major général ont déjà souligné les dangers liés aux livraisons d'armes à la Géorgie", a déclaré Anatoli Antonov.

En février dernier le président russe Vladimir Poutine, alors premier ministre, a qualifié "d'erreur" les actions des Etats-Unis visant à augmenter le potentiel militaire de la Géorgie, et a mis Tbilissi en garde contre une nouvelle agression.

Le 8 août 2008, l'armée géorgienne envahissait l'Ossétie du Sud et bombardait Tskhinvali.
La ville a été pratiquement rasée, des civils et des soldats de maintien de la paix ont été tués. Moscou a mené dans la région une opération d'imposition de la paix à la Géorgie et le 26 août, la Russie reconnaissait l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.

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