La Bulgarie, seul pays allié de l'Allemagne nazie à avoir sauvé ses Juifs, a reconnu vendredi sa responsabilité dans l'extermination de 11.000 Juifs des territoires occupés de Grèce, de Macédoine et de Serbie, administrés à l'époque par Sofia.
"Il est impossible aujourd'hui de contester le fait de la déportation de 11.343 Juifs de la Grèce du Nord et du Royaume de Yougoslavie se trouvant sous l'occupation allemande. En condamnant cet acte criminel entrepris par le commandement hitlérien, nous regrettons que l'administration bulgare n'ait pas été en mesure de l'empêcher", lit-on dans une déclaration adoptée par le parlement bulgare à l'occasion du 70ème anniversaire du sauvetage des Juifs bulgares.
La Parlement a également qualifié le sauvetage des 48.000 Juifs bulgares "d'évènement remarquable, révélant la tolérance et le sens de la justice du peuple bulgare".
Le 9 mars 1943, des trains de marchandises étaient prêts pour la déportation de Juifs bulgares vers les camps d'extermination nazis en Pologne. Cependant, le vice-président du Parlement Dimitar Pechev protesta publiquement contre le projet de déportation, empêchant ainsi le départ des convois. L'Eglise chrétienne orthodoxe, des intellectuels, le Parti communiste, alors clandestin, organisèrent des manifestations de solidarité, poussant le roi Boris III à reporter la déportation des Juifs pour un délai indéterminé.
Or, les 11.343 Juifs déportés résidaient dans les territoires annexés par la Bulgarie et n'avaient pas de passeports bulgares. Ils furent transportés dans le camp d'extermination de Treblinka, où ils furent gazés ou fusillés à leur arrivée.
