Syrie: un gouvernement de transition sans territoire (expert)

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En Syrie, le "gouvernement en exil" ne peut plus contrôler les territoires occupés par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et n'arrive même pas à rassembler toutes les forces d'opposition, a dit à RIA Novosti le politologue Nizar Meihoub, président de l'Académie internationale de Damas.

En Syrie, le "gouvernement en exil" ne peut plus contrôler les territoires occupés par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et n'arrive même pas à rassembler toutes les forces d'opposition, a dit à RIA Novosti le politologue Nizar Meihoub, président de l'Académie internationale de Damas.

Dans la nuit de lundi à mardi, l'opposition syrienne s'est réunie à Istanbul et a choisi le chef du gouvernement de transition : l'homme d'affaires syrien Ghassan Hitto, résidant aux USA.

Il devrait prochainement former l’exécutif représentant la coalition nationale syrienne des forces révolutionnaires et d'opposition. Les rebelles affirment que les territoires "libérés" ont besoin d'une administration et prédisent un effondrement rapide du régime du président
Bachar al-Assad.

Un gouvernement sans territoire

Selon l'expert, plusieurs pays hostiles envers le gouvernement syrien pourraient effectivement reconnaître celui de l'opposition, sans faire de lui un représentant officiel du peuple syrien pour autant. Nizar Meihoub remarque qu'en réalité, les rebelles de la prétendue Armée syrienne libre sont incapables de contrôler la situation, même sur les territoires abandonnés par les troupes de l'armée syrienne officielle.

"La balle est dans le camp des militaires. Ils pourraient frapper à tout moment les lieux de regroupement des rebelles - ces derniers, quant à eux, sont seulement capables de créer une situation temporaire d'anarchie totale", analyse-t-il.

Selon lui, le conflit armé en Syrie durera pendant des années puisqu’aucun des deux camps n’est capable de remporter la victoire. "S’ils n'ont pas réussi à parvenir au règlement militaire du conflit, ils n'y arriveront pas non plus dans les prochains mois et années", a-t-il déclaré.

L'expert reconnaît que les militaires syriens sont contraints de mener des combats très difficiles car les rebelles sévissent dans des villes à forte densité de population.

"Cette guerre est la plus difficile qui soit pour l'armée mais les militaires remplissent leur mission", ajoute Nizar Meihoub. D'après lui, les militaires doivent souvent abandonner leurs positions ou renoncer aux bombardements aériens en raison des victimes civiles éventuelles.

Cohésion illusoire

L'expert doute que le gouvernement de transition de l'opposition soit capable de rassembler autour de lui tous les opposants du président Assad, notamment sur le territoire syrien.

"Les divergences au sein de l'opposition sont trop profondes, surtout si l’on se souvient que ces forces sont soutenues par différents pays", explique-t-il.

Le premier ministre du gouvernement provisoire, Ghassan Hitto, a longtemps vécu et travaillé aux Etats-Unis et aurait même acquis la citoyenneté américaine, selon certaines informations.

La presse arabe le décrit comme un homme activement soutenu par les islamistes, y compris les Frères musulmans syriens. Cependant, sa candidature est également acceptable pour l'aile libérale de l'opposition.

Le conflit syrien dure depuis deux ans entre l'armée gouvernementale et les rebelles, soutenus par certains pays arabes et occidentaux. La guerre civile a déjà coûté la vie à près de 70 000 personnes et plus d'un million de Syriens ont du abandonner leur maison.

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