La Russie sera contre toute formule floue du traité international sur le commerce des armes en préparation au sein de l'Organisation des nations unies (ONU), a déclaré lundi Mikhaïl Oulianov, directeur du département du ministère russe des Affaires étrangères pour la sécurité et le désarmement.
"A mon avis, la Russie ne sera pas la seule à s'opposer aux formules trop vagues", a indiqué M.Oulianov au début d'une conférence portant sur l'élaboration d'un traité sur le commerce des armes au siège des Nations unies, à New York.
Selon un projet du traité, les Etats exportateurs d'armes doivent décider si les armes qu'ils exportent "peuvent être utilisées pour violer les normes internationales en matière de droits de l'homme ou contribuer à leur violation". Cela peut notamment concerner les armes que la Russie exporte vers la Syrie conformément aux contrats passés avant le début de la crise politique dans ce pays.
Plusieurs pays participant à la conférence de New York insistent sur l'arrêt des livraisons d'armements aux régimes accusés de violation des droits de l'homme, même s'il s'agit d'anciens contrats.
"Nous avons beaucoup d'exemples où les soi-disant préoccupations humanitaires cachent des raisons politiques. Il faut trouver des formules juridiquement précises rendant impossibles des interprétations malhonnêtes", a ajouté M.Oulianov.
"Le défaut principal du projet actuel est qu'il ne dit rien sur la prévention des livraisons d'armes aux entités non gouvernementales et non certifiées, ainsi que sur les moyens d'éviter le trafic illicite des armes", a conclu le responsable russe.
L'idée de concevoir un traité sur le commerce d'armes a été formulée en 1995 par un groupe de prix Nobel. Or, c'est seulement en 2009 que l'Assemblée générale de l'ONU a décidé de lancer les préparations d'une conférence consacrée à ce problème.
