En août 2008, Washington, et notamment l'ex-secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, a appelé le président géorgien Mikhaïl Saakachvili à ne pas s'engager dans un conflit armé avec Moscou, a avoué M.Saakachvili lui-même mardi sur la chaîne de télévision Roustavi-2.
"Nous ne nous impliquerons pas [dans un conflit], mais, Condi, ma chère, qu'allez-vous faire s'ils (les Russes, ndlr) entrent tout de même?", aurait alors demandé le président géorgien.
Selon M.Saakachvili, Mme Rice n'a donné aucune promesse concrète, mais a dit simplement: "Je ne pense pas qu'ils le fassent".
Le chef de l'Etat géorgien affirme que pendant le conflit d'août, les Etats-Unis auraient considéré un éventuel pilonnage du tunnel de Roki, emprunté par les troupes russes pour entrer sur le territoire de la Géorgie.
Le président géorgien regrette qu'une telle décision n'ait pas finalement été adoptée. On sait que par la suite, Washington n'a cessé de protester contre "l'occupation et la militarisation par la Russie d'une partie du territoire géorgien" et a appelé Moscou à retirer ses troupes d'Ossétie du Sud.
Le 8 août 2008, la Géorgie a lancé une offensive militaire contre la république autoproclamée d'Ossétie du Sud, détruisant Tskhinvali et tuant des centaines de civils ainsi que des soldats de la paix russes qui y étaient déployés. La Russie a riposté militairement et imposé la paix à la Géorgie avant de reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, autre ancienne autonomie géorgienne. Affirmant avoir été "victime d'une provocation russe", la Géorgie a rompu les relations diplomatiques avec Moscou et décrété les républiques "territoires occupés".
