Le déploiement du système américain de défense antimissile en Europe constitue la principale menace pour la sécurité sur le continent, mais le commandement des forces armées russes a déjà conçu des mesures destinées à neutraliser ce système, a déclaré jeudi le chef de l'état-major général Valeri Guerassimov.
Cette déclaration a été faite lors de la conférence internationale sur la sécurité en Europe qui se déroule les 23 et 24 mai à l'initiative du ministère russe de la Défense. Ce forum réunit plus de 250 délégués: représentants des ministères russes, américains et européens de la Défense et des Affaires étrangères, responsables de l'OTAN, de l'UE et de l'OSCE, analystes politiques russes et européens.
Armements stratégiques: pas de réduction sans garanties
La Russie n'acceptera de réduire ses armements stratégiques offensifs que si elle est persuadée que les Etats-Unis n'ont pas l'intention de torpiller son potentiel de dissuasion, a déclaré le général Guerassimov.
"La Russie continuera à réduire ses armes stratégiques offensives à condition d'être sûre que le développement du système antimissile américain ne portera pas atteinte à son potentiel de dissuasion nucléaire", a affirmé le général.
Selon lui, la position de Moscou sur le bouclier antimissile américain en Europe demeure inchangée.
"Nous insistons sur la nécessité de garanties juridiques attestant que les moyens antimissiles déployés en Europe ne pourront pas être utilisés contre les forces nucléaires stratégiques russes", a indiqué M. Guerassimov.
Il a également fait savoir que l'état-major général russe avait développé "un ensemble de mesures militaires et techniques destinées à neutraliser un éventuel impact négatif du système de défense antimissile américain sur le potentiel nucléaire de la Russie".
Manque de confiance
Le manque de confiance entre la Russie et l'Occident été évoqué lors de la conférence par le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
"Le manque de confiance est une séquelle de la guerre froide qui nous empêche d'avancer rapidement", a déclaré le ministre.
Il a pourtant souligné que la Russie et l'Alliance atlantique "avaient convenu de ne plus se considérer comme des adversaires",
Néanmoins, a indiqué M. Choïgou, l'élargissement de l'Alliance nord-atlantique vers l'est est un "problème qui torpille les progrès parachevés par la Russie et l'Occident".
Une sécurité égale
Moscou appelle à assurer une sécurité égale pour tous les pays européens et à intensifier la coopération dans la lutte contre les menaces et les défis actuels.
"L'une des tâches les plus importantes consiste aujourd'hui à renforcer la confiance mutuelle et à prendre en compte la sécurité de tous les acteurs internationaux", a déclaré lors de la conférence le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Il conseille à tous les pays de "veiller à ce que leurs potentiels militaires ne soient pas perçus comme un moyen pouvant porter atteinte à la sécurité de leurs partenaires".
Alors, estime le chef de la diplomatie russe, rien n'empêchera la Russie et l'OTAN de conjuguer leurs efforts pour garantir une sécurité égale pour tous.
