L'affirmation des Etats-Unis selon laquelle le régime aurait recouru aux armes chimiques dans la banlieue de Damas est insensée, a déclaré le président syrien Bachar el-Assad dans une interview accordée au quotidien russe Izvestia.
"Les déclarations émises par des politiciens américains, occidentaux et d'autres pays constituent une insulte au bon sens et une expression de mépris envers l'opinion publique de leurs peuples. C'est un non-sens: d'abord on accuse, ensuite on rassemble les preuves. Cette tâche est menée par un pays puissant, les Etats-Unis", a-t-il déclaré.
Selon lui, aucune ligne de front nette entre l'armée syrienne et les insurgés ne passe dans la zone où l'attaque aurait eu lieu: il est donc impossible d'y utiliser des armes chimiques car des troupes gouvernementales y sont concentrées.
"Ce genre d'accusations est exclusivement politique, elles sont causées par la série de victoires enregistrées par les forces gouvernementales sur les terroristes", a déclaré Assad.
M. Assad a rappelé que son gouvernement avait été le premier à exiger la venue d'une commission internationale après le tir d'un missile chargé de gaz toxique à Alep par les insurgés en mars dernier.
L'opposition syrienne accuse le régime de Bachar el-Assad d'avoir mené une attaque à l'arme chimique près de Damas. Un haut responsable de la sécurité à Damas a formellement démenti ces accusations de l'opposition, déclarant qu'utiliser ces armes le lendemain de l'arrivée d'experts de l'Onu en Syrie aurait été "un suicide politique".
Damas estime que les grandes puissances occidentales tentent d'instrumentaliser le thème des armes chimiques pour répéter en Syrie le "scénario irakien" qui a mené à la chute du dictateur irakien Saddam Hussein.
Barack Obama a annoncé que l'usage d'armes chimiques était une "ligne rouge" à ne pas franchir par le régime syrien, sous peine d'une réaction des États-Unis.
Suite aux informations faisant état de l'attaque près de Damas, plusieurs responsables occidentaux ont rejeté la responsabilité de cette dernière sur les troupes fidèles à Assad.
Dimanche, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a déclaré que les forces armées des Etats-Unis étaient prêtes à réaliser un scénario militaire en Syrie, si le président Barack Obama en donnait l'ordre.
