La Russie œuvrera pour le rapatriement du Russe Dmitri Oustinov, extradé le 23 août dernier par la Lituanie vers les Etats-Unis où il encourt 20 ans de prison, a annoncé mercredi à Moscou Konstantin Dolgov, représentant du ministère russe des Affaires étrangères pour les droits de l'homme, la démocratie et la suprématie du droit.
"Il s'agit d'un nouveau cas de traite illégale d'un citoyen russe se trouvant dans un pays tiers vers les Etats-Unis. C'est inadmissible. Nous assistons ici à une application extraterritoriale de la législation américaine, ce qui constitue une violation des normes du droit internationales. Notre objectif principal sera d'assurer son retour en Russie", a indiqué M.Dolgov à RIA Novosti.
Les Etats-Unis ont obtenu l'extradition de M.Oustinov en contournant l'accord russo-américain de 1999 sur l'aide juridique réciproque dans les enquêtes pénales. Selon ce document, si les Etats-Unis ont des griefs contre un citoyen russe, ils doivent fournir des données appropriées aux organes judiciaires russes en vue de lancer une enquête conjointe.
"Les Etats-Unis s'abstiennent toujours de respecter cet accord malgré nos appels insistants à le faire. Ils n'ont fourni aucune information à la Russie concernant les délits imputés à M.Oustinov", a rappelé le diplomate.
Les Etats-Unis ont lancé un mandat d'arrêt contre M.Oustinov en mars 2013. Ils accusent le ressortissant russe de contrebande de systèmes de vision nocturne à infrarouge et de capteurs de chaleur, qui sont en dotation dans l'armée américaine et dont l'exportation doit être certifiée par les autorités, ainsi que de blanchiment d'argent. M.Oustinov risque une peine de 20 ans de prison aux Etats-Unis. Arrêté le 15 avril en Lituanie, M.Oustinov a été extradé vers les Etats-Unis le 23 août.
La Cour d'appel de Lituanie a ignoré les demandes de Moscou d'interdire l'extradition du citoyen russe, elle "a cédé aux demandes américaines. D'ailleurs, la Lituanie n'avait aucun grief contre M.Oustinov. Elle a arrêté une personne dont la culpabilité n'a pas été prouvée, les Américains sont les seuls à l'accuser. Ces derniers temps, de telles situations deviennent fréquentes. Nous continuerons d'appeler les Etats-Unis à mettre fin à cette pratique vicieuse", a conclu M.Dolgov.
