Un Kurde a été condamné mercredi à trois ans de prison pour avoir lancé en février dernier une chaussure sur le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en visite à Séville en Espagne, rapporte l'agence de presse locale EFE.
Reconnu coupable d'"attentat contre la communauté internationale", le détenteur de la nationalité syrienne Hokman Joma a écopé de trois ans de prison et de 408 euros d'amande, a indiqué l'agence se référant au tribunal de Séville.
Le 22 février 2010 le chef du gouvernement turc s'est rendu à Séville pour recevoir le prix Nodo pour avoir soutenu l'initiative de l'Alliance des civilisations, dont l'objectif est la lutte internationale contre l'extrémisme. Au moment où M. Erdogan s'asseyait dans sa voiture un manifestant lui a lancé une chaussure en criant en espagnol "Vive le Kurdistan!". La chaussure n'a pas atteint sa cible, toutefois l'auteur du délit a été immédiatement arrêté et mis en détention.
Le tribunal a refusé de renvoyer en Syrie "le lanceur de chaussures anti-Erdogan" de peur qu'il ne soit exposé à des représailles politiques dans son pays d'origine.
Le tir de chaussures sur des hommes politiques devient à la mode: cette tendance a été lancée par un journaliste irakien, Mountazer al-Zaïdi, qui avait envoyé en décembre 2008 ses chaussures au visage du président américain de l'époque, Georges Bush.
