Organisation d'expositions à l'étranger: les musées russes exigent des garanties

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Les musées expédiant une partie de leurs fonds dans des expositions à l'étranger craignent depuis quelques années de se voir contester leurs droits sur leurs collections et exigent une garantie contre les prétentions de tierces personnes, a déclaré la directrice adjointe des Musées du Kremlin Zelfira Tregoulova.
MOSCOU, 21 décembre - RIA Novosti. Les musées expédiant une partie de leurs fonds dans des expositions à l'étranger craignent depuis quelques années de se voir contester leurs droits sur leurs collections et exigent une garantie contre les prétentions de tierces personnes, a déclaré la directrice adjointe des Musées du Kremlin Zelfira Tregoulova.

"Il faut comprendre que la Russie ne constitue pas une exception dans ce domaine. Les Etats-Unis, par exemple, n'organisent pas une seule exposition à l'étranger sans obtenir à l'avance de garanties contre les prétentions de tierces personnes", a expliqué Mme. Tregoulova à la suite à l'annulation d'une exposition de chefs-d'oeuvre des musées russes à Londres.

L'Agence fédérale russe pour la culture et le cinéma (Roskultura) a qualifié hier d'insuffisantes les garanties présentées mercredi par la Grande-Bretagne dans le cadre de l'exposition "De Russie: toiles de maîtres français et russes 1870-1925 de Moscou et Saint-Pétersbourg", qui devait ouvrir ses portes le 26 janvier prochain à Londres.

Mme Tregoulova a expliqué que la vigilance des musées et des collectionneurs s'était renforcée face à l'accroissement du nombre de requêtes formulées par les descendants des propriétaires des toiles, dépossédés pendant la Seconde Guerre mondiale.

"S'il ne s'agit pas d'une collection présente depuis plus de 300 ans comme c'est le cas pour les musées du Kremlin, mais d'une collection constituée après-guerre, personne n'est à l'abri des prétentions des victimes de la Seconde Guerre mondiale. De tels cas sont légion", a-t-elle poursuivi.

Selon elle, de nombreuses expositions se sont tenues dans la capitale britannique sans générer aucun problème. "Mais c'est la première fois qu'une exposition de cette envergure se rend à Londres, et il est pleinement justifié d'exiger de telles garanties, d'autant plus qu'une partie des oeuvres provient de la collection Morozov et Chtchoukine", a-t-elle indiqué.

Les médias britanniques avaient affirmé que certaines toiles pourraient ne pas être restituées à la Russie, en raison de revendications de descendants de collectionneurs auxquels les toiles avaient été confisquées par le pouvoir soviétique.

La situation s'est détériorée à la suite des exigences formulées par le petit-fils du collectionneur Sergueï Chtchoukine, André-Marc Delocque-Fourcaud, qui réclame que la justice saisisse son "héritage" lors de l'exposition à Londres.

Les lois protégeant le patrimoine des musées contre les saisies n'existent que dans cinq pays: l'Allemagne, la France, les Etats-Unis, la Finlande et Monaco.

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