Crise au Proche-Orient et drogue afghane

© RIA Novosti . Vladimir Fedorenko / Accéder à la base multimédiaVitaly Naoumkine
Vitaly Naoumkine - Sputnik Afrique
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La semaine dernière des commandos israéliens ont pris le contrôle par la force de la « flottille de la liberté » transportant 10.000 tonnes d'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, avec l'intention de forcer le blocus. Suite à cet incident, la situation s’est aggravée au Proche-Orient.

La semaine dernière des commandos israéliens ont pris le contrôle par la force de la « flottille de la liberté » transportant 10.000 tonnes d'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, avec l'intention de forcer le blocus. Suite à cet incident, la situation s’est aggravée au Proche-Orient.  Le professeur Vitaly Naoumkine qui dirige l’Institut russe d’études orientales a été interviewé à ce sujet et à propos de la drogue afghane.

- La principale nouvelle internationale de ces derniers jours dont nous discutons tous est l’aggravation de la situation au Proche-Orient à la suite de la crise de la «Flottille de la liberté». Dans quelle mesure cette situation est-elle dangereuse et quelles peuvent en être ses prochaines conséquences?

- Voyons ce qui s’ensuivra des voyages que vont effectuer d’un moment à l’autre des flottilles de ce genre. J’estime que, malheureusement, ce ne sera pas la dernière crise de ce genre. Mais l’essentiel est que cette crise n’entraîne pas une aggravation plus brutale de la situation au Proche-Orient et une nouvelle guerre. J’estime tout de même que cela ne se produira pas. Mais les conséquences de cette crise sont effectivement très graves, elles mettent presque une croix sur les perspectives de règlement du conflit palestino-israélien, sapent le processus de paix et changent le rapport des forces au Proche-Orient où deux alliés stratégiques, la Turquie et Israël, sont soudain devenus, sinon des adversaires, du moins des puissances ayant une attitude malveillante l’une envers l’autre. A mon avis, on peut s’attendre aussi à d’autres changements, car l’Iran est resté passif, à la surprise générale. D’autre part, il est impossible de ne pas constater la participation très active de l’opinion publique occidentale à ces actions d’acheminement de cargaisons humanitaires. La position des États-Unis a également beaucoup changé, le Secrétaire général de l’ONU s’est prononcé très fermement en faveur de la levée immédiate du blocus de Gaza. J’estime que tous ces nouveaux éléments observés dans l’évolution de la situation témoignent de la dynamique accrue de la situation proche-orientale et de sa transformation en quelque chose de nouveau, encore difficile à prévoir.

- Notre entretien se tient à la veille d’une conférence de grande importance sur le problème du trafic de drogue et vous y présenterez un rapport. Effectivement, la Russie a beaucoup intensifié ces derniers mois son activité internationale dans ce domaine. Qu’en pensez-vous, quel est l’objectif poursuivi par la Russie?

- L’objectif poursuivi par la Russie est clair pour nous tous. Nous sommes confrontés à l’une des plus graves menaces, bien que non traditionnelles, qui mettent en cause notre sécurité : il s’agit d’une menace pour la santé et la vie de notre jeunesse, de nos compatriotes. Il s’agit du flot terrible de stupéfiants qui se déverse littéralement à travers nos frontières méridionales dans notre pays. La source en est connue, c’est l’Afghanistan qui enregistre d’étonnants taux de croissance du chiffre d’affaires de la vente illégale de stupéfiants et d’exportation de cette drogue. Malgré la présence des troupes de l’Alliance et le travail important effectué, les efforts déployés restent stériles ou bien, comme l’estiment de nombreux commentateurs, les partenaires occidentaux ne veulent rien faire en ce sens. Effectivement, leur refus s’explique, pour beaucoup, par la crainte de la solution proposée par la Russie, à savoir détruire les plantations de pavot. Pourquoi les Américains, par exemple, estiment-ils qu’il ne faut pas agir d’une manière aussi radicale ? Parce que cela peut saper le système de survie des paysans et entraîner des mécontents dans les rangs des talibans qui combattront de façon encore plus acharnée contre le nouveau pouvoir et les forces de l’Alliance. Il y a aussi toute une série d’autres considérations. Que faire en présence d’une telle tactique, comment parvenir à un consensus? Comment constituer une force commune internationale qui puisse lutter contre cela ? De toute évidence, il faut élaborer un programme de lutte concertée contre cette menace. A mon avis, il en sera question au cours de la conférence. C’est le moment d’en parler et, bien entendu, il faut faire quelque chose. Sinon, après le départ des Américains et d’une manière générale des troupes de l’Alliance, la situation ne peut que s’aggraver.

Propos recueillis par Abdreï Zolotov, RIA Novosti

 

 

 

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