Une centaine de réfugiés tunisiens ont organisé mardi une manifestation dans le nord de la capitale française pour revendiquer un traitement décent, rapportent les médias locaux.
Les manifestants tenaient dans leurs mains des feuilles avec inscriptions "Liberté", "Dignité", "Droits de l'homme" et "Solidarité, selon la source.
Depuis quelques jours, des citoyens français nourrissent plusieurs centaines d'immigrés tunisiens. A la suite de la Révolution de jasmin, ces gens ont suivi l'itinéraire traditionnel des immigrés clandestins – débarqués sur la petite île italienne de Lampedusa, ils ont atteint l'Italie continentale pour ensuite traverser la frontière franco-italienne.
La plupart des exilés n'ont pas d'abris. Mardi, ils ont décidé de sortir de l'ombre et de faire connaître leurs revendications.
"Après la révolution tunisienne, beaucoup s'attendaient à être accueillis comme des héros en France et ils sont déçus de l'accueil", a expliqué l'avocate Samia Maktouf.
Plus tôt dans la journée, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé que l'Italie et la France avaient signé une déclaration commune visant à contrer l'immigration clandestine. Selon le premier ministre italien, Silvio Berlusconi, ni Rome, ni Paris ne cherchent à annuler le traité de Schengen, mais prônent une modification temporaire de ses dispositions afin de renforcer le contrôle des flux d'immigrés clandestins.
L'Italie fait face à un afflux massif de réfugiés issus des pays nord-africains embrasés par une vague de contestations populaires. Au total, quelque 22.000 Tunisiens sont déjà arrivés en Italie. Début avril, le gouvernement italien a autorisé l'octroi de permis de séjour temporaire aux immigrés tunisiens, leur permettant ainsi de circuler dans tout l'espace Schengen. Cette démarche avait suscité les protestations de Paris, la France étant une destination privilégiée pour ces migrants.
